mardi 29 septembre 2009

Les jeunes [le maître ado !]


Louis 11 ans pendant le discours de Nicolas Sarkozy aux Nations-Unies [source]


On pourrait croire que j'exagère, mais non, c'est écrit dans le Figaro, en toutes lettres :


Sarkozy veut renouer avec la jeunesse

D'abord, j'ai connu cette maison un peu plus respectueuse des usages et je pense même y avoir lu du "Monsieur Mitterrand". Ou du "Monsieur François Mitterrand" sur la fin alors que, perdant son gauchisme, il gagnait un prénom [un peu le contraire de Frédéric, quoi !]. Et puis, qu'est ce que c'est que ce nouvel usage de ne plus mettre de point à la fin d'une phrase ? C'est une mode, un mouvement, un grand vent de libertés soufflant soudain dans ce journal et emportant avec lui la poussière et les usages d'antan ou bien juste un signe de révolte, à l'intérieur de la rédaction, d'un stagiaire désœuvré ?

Mais revenons au sujet duquel nous voulions parler ici.

Voilà un gars qui depuis le jour de son élection ne cesse de se mettre à dos tous les boutonneux du pays et qui décide aujourd'hui que c'est son cœur de cible électorale. J'entends d'ici les trolls de Nicolas venir me souligner à longueurs de commentaires, toute la modernité de ce président hors-norme. Mais enfin, Mireille Mathieu en concert à la Concorde, ce n'est quand même pas un coup des gauchistes, non ? Si ça, ce n'est pas une déclaration de haine envers la jeunesse, autant considérer qu'il n'y a plus de repères.

Les trois-quarts des mesures qu'il met en place [sans compter celles dont il prétend qu'elles le seront et qu'on attend toujours] sont destinés ou ont pour résultat d'obliger les adolescents à rester habiter chez papa-maman, dans cette piaule qu'est trop naze, en les privant d'une entrée possible dans la vie active. Tiens, au hasard, vous croyez que reculer l'âge de la retraite jusqu'à des sommets canoniques, c'est en faveur de l'emploi des jeunes, vous ?

Et la loi Hadopi ? Des gamins avec des parents qui n'ont pas une thune à cause de la crise qui vide leur compte en banque plus vite que leur patron ne veut bien le leur remplir, seront contraints par la Loi, d'acheter plus de produits Universal™ dans les rayons de la Fnac™. Vous savez qu'il y a dans ce pays, un plus grands nombres de gosses démunis de pognons que d'enfants touchés par le pouvoir magique de l'argent ?

Je ne sais rien de ceux qui conseillent notre président mais là, sérieusement, j'ai comme l'impression qu'ils ont décidé de faire une blague énorme à leur patron !

samedi 26 septembre 2009

Les transports en commun [la réjouissance partagée !]


Jacques Tati dans le Traffic [source (en anglais)].


Vous savez que chaque fois qu'un crétin abandonne sa voiture, ça me fait gagner cinq minutes de trajet en autobus. Le gain est plus que double pour la planète.


Chacun sa petite tonne d'acier personnel pour transporter son popotin individuel. Rien n'est plus important que son petit confort, sa petite radio dans sa petite auto et le grand plaisir de se curer son nez à chaque carrefour. Tu sais qu'on te regarde depuis l'autobus ?

Tandis qu'un imbécile insulte au beau milieu des deux boulevards, les excédés du klaxon qui jappent en termes symboliques que c'est chacun son tour, tandis que les voitures s'enfilent en longues bandes comme autant de portables devenus sans réseau, je bouquine sur mon siège le dernier tome d'Harry Potter.
J'arrive au boulot reposé et serein, ravi de ma lecture et si le temps le permet, il m'arrive même de flâner un peu dans les premiers rayons du soleil rougeâtre d'une journée d'automne. La monnaie économisée du stationnement m'offre généreusement le café fournit par le distributeur.

Vous savez que si vous n'embêtez personne pour exiger de véritables transports en commun, de ceux qui vous rendent réellement service, vous ne les aurez jamais ? Aussi longtemps que votre patron ne constatera pas vos retards à répétition dûs à un autobus capricieux, aussi longtemps que vos élus profiteront de leur statut pour s'offrir du luxe en forme de voiture [soixante et un véhicules pour le locataire de l'Elysée mais combien de carte Orange ?], aussi longtemps que vous-mêmes ne compliquerez pas les choses par un refus d'utiliser votre véhicule personnel pour vous rendre au service de votre employeur, vous serez condamnés aux bouchons matinaux ?

La véritable révolution écologique débutera le jour où tu abandonneras ta voiture, crétin !


Sources utilisées pour raconter des trucs :
Sarkozy comme d.ieu en France



Articles sur le feu : les femmes-écrivains préférées, les blogs au nom sympa, de la poésie gothique et plein d'autres choses encore !

dimanche 13 septembre 2009

Il y a des jours…



Il y a des jours, on perd sa mère.


C'est une journée comme les autres, on passe l'aspirateur et on range un peu les affaires que l'exigüité du temps disponible durant la semaine n'a pas permis de remettre à leur place.



Le samedi, jour du ménage.


Le chiffon à poussière, l'odeur d'encaustique et le ronflement du ventilateur ornent chacun des samedi de mon enfance. C'était aussi le steak frites du midi, quasiment le seul repas où nous étions tous ensemble à table, une sorte de rituel dont il me reste une magie en forme de madeleine.


Mon père, sans doute dans le but d'augmenter sa paie, travaillait quatre nuits d'affilée pour deux de repos. Il a continué jusqu'en 1997 pour prendre sa retraite et un cancer. Il l'a gardé jusqu'à l'arrêt de l'arbitre au mois de mai de l'an 2000.


Je suis désormais orphelin. Je prononce cette phrase à voix haute pour en mesurer le sens.



Si c'était une fiction, ce serait l'histoire d'un homme qui perd sa mère. Avec l'usage d'un masque de mots pour raconter la vie telle qu'il pense la comprendre. Cela parlerait évidemment de moi, malgré le changement de sujet.
L'impudeur est une forme extrême de la pudeur. Elle consiste à ne rien voiler, ne rien filtrer, jusqu'à atteindre la transparence, c'est à dire à la limite de l'invisibilité.


Il y a des jours, on perd sa mère et cela oblige à remuer des souvenirs et des ressentis qu'on pensait définitivement classés aux archives. J'ai passé les trente premières années de ma vie à chercher d'où provenaient tous mes dysfonctionnements et consacré plus de six autres à décortiquer l'architecture intime de mes propres constructions.



Je ne saisis pas pourquoi le cabinet des psys est statistiquement plus fréquenté par les femmes ; démonter les choses pour en saisir la machinerie est pourtant une attitude de gars.



Je suis passé par différents niveaux de compréhension jusqu'à fouiller les bas-fonds de mes pensées les plus sombres, taquiner les monstres tapis dans l'ombre d'un coin de la mémoire, les minuscules et étranges petites bêtes que la pensée s'invente quand elle est à cours de distraction.
J'ai écouté ma propre parole, posé le cul de mon langage sur la commode du sens. C'est un meuble orné de multiples tiroirs tout enjolivé de motifs rutilants et colorés.


On ne peut pas reprocher à quelqu'un d'être ce qu'il n'est pas, ni lui en vouloir de différer de nos désirs intimes. On peut toujours essayer, chacun est libre de sa route. Pour l'avoir arpentée plus souvent qu'à mon tour, pour m'y être acharné, je sais que c'est une voie sans autre issue que celle de son propre épuisement.



On ne peut détester éternellement sa mère de ne pas tenir convenablement son rôle dans l'utopie mentale qu'on se fabrique. Pas plus qu'on ne peut arracher de soi-même ce besoin anachronique de provenir d'un amour fondateur.



La thérapie m'a permis de détacher l'un de l'autre et d'en accepter la réalité concrète. Je suis né de cette femme incapable d'être à la place que je gardais pour elle. J'ai constaté la discorde et jeté l'amertume. J'ai accepté le hiatus entre le fantasme et l'impossibilité de sa réalisation.



Je ne l'ai pas exonérée pour autant du mal qu'elle a pu causer autour d'elle. Je sais pour avoir eu quelques échanges avec ses frères et sœurs et par la parole de gens qui l'ont connue d'une toute autre manière, que ce n'était pas là uniquement l'objet de ma fabrication. Elle était une sorte d'handicapée des relations humaines, l'incapacité incarnée d'un seul bloc en la matière, comme un prototype raté, une expérience hasardeuse telle que la nature en tente parfois avant de renoncer.



Je suis né de cette femme et vous trouverez en moi certaines de ses colères, des restes de ses inaptitudes dans mes comportements, quand bien même je travaille à m'en défaire. Je viens de là et je prolonge tant bien que mal une ornière dont j'essaie de changer le cours.



On ne peut éternellement détester sa mère et s'accepter soi-même. Or, il est question de vivre…



La cérémonie de crémation est prévue mercredi, nous amènerons ses cendres au côté de celles de mon père et le chapitre sera clos.



vendredi 11 septembre 2009

L'emprise empire [espoir en vue !]


[source]


Pendant que le PS en est encore à se demander s'il faut ou non mélanger les torchons avec les serviettes, Nicolas Sarkozy occupe une à une toutes les positions qui lui seront utiles pour l'élection présidentielle de 2012. Il avait déjà récupéré jusqu'à l'extrême de la droite tout ce qui n'était pas trop visiblement pourri et embauché à ses côtés, tous les gars qui étaient d'accord pour dire que le costume de ministre c'est tout de même plus seyant que celui de paria et les honneurs moins périssables. Il a ensuite entrepris de retailler tout ce qui pouvait dépasser autour de la tête du Modem et lui a réalisé une coupe bien dégagé autour des oreilles.

Il a dans l'idée une sorte de grand rassemblement de la nation toute entière derrière son petit chef. Un sacre à la dimension exacte de ses ambitions de règne. L'accumulation du complexe de sa petite taille associée à ses multiples fréquentations corses lui auront fait oublier ses leçons d'histoire quant au rétablissement de la République, comment le peuple finit par trouver le temps un peu long quand il s'agit de supporter la misère.

Tout à ses manœuvres, il envoie Hortefeux balancer quelques saloperies racistes en public. Le risque qu'il n'y ait pas un crétin qui traine par là avec un micro ou une caméra est assez limité. Au moment où Jean-Marie Le Pen doit décider laquelle des deux moitiés de son électorat aura le doigt et laquelle aura l'honneur, quand le temps est venu pour lui de désigner sa succession à la tête de son parti extrêmement de droite, Nicolas Sarkozy fait savoir à qui veut l'entendre qu'à l'UMP, on sait encore où sont les vraies valeurs. Les électeurs déçus par le choix de la nouvelle direction du FN seront ici comme chez eux.

Il en oublie aussi les faits les plus récents de notre histoire. Un ami de trente ans qui se prend soudain pour une vedette parce qu'on lui colle trois projecteurs et deux caméras sur la tronche à chaque fois qu'il s'apprête à se racler la gorge. Si même quand tu tousses, tous se mettent à t'écouter, c'est sûr, il y a de quoi se laisser griser. Nicolas Sarkozy devrait se méfier, pour en avoir été lui même le partisan fidèle : en chaque ministre se cache un Balladur potentiel…


jeudi 10 septembre 2009

Mode de vie [plus les frais !]


[source]


Quand le prix de l'essence augmente, tu te dis : «
nom d'un champ d'OGM et les bénéfices de Total, ils les gardent pour sauver la planète ou bien !» et tu décides que désormais, tu iras chercher ton pain bio à pied. En clair, face aux nouvelles taxes du gouvernement, tu adaptes ton mode de vie pour y échapper.

Evidemment, tu sais qu'il est toujours plus facile de déplacer un petit million d'euros des montagnes de Suisse vers les plages ensoleillées d'un véritable paradis fiscal que d'éviter les heures de transports en commun pour aller au boulot. Je pourrais dans le même paragraphe souligner que c'est parce que nos élus sont riches et dotés de voitures avec chauffeur mais on va encore souligner que je suis populiste. Sans pour autant me démontrer que j'ai tort.

Ce n'est pas plus facile d'arrêter de tomber malade, ni de se soigner quand les remboursements de la Sécurité Sociale [à laquelle tu cotises par un prélèvement sur ton salaire] se font de plus en plus discrets. Tant pis pour les dents de la petite, on verra ça l'année prochaine. Juste au moment où le général Hiver est à nos portes, la hotte emplie de bien jolies maladies, voilà que le gouvernement décide de réduire la voilure sur les soins.

Mais rassurez-vous, rien que la nouvelle grippe espagnole du cochon mexicain, hache-sac-à-main où je ne sais quoi, ça devrait très vite nous combler les déficits…


Alors que si on réfléchit, au plus on voit son médecin, au moins on tombe malade !